Chronologie, histoire récente de la Tunisie
- février 9, 2023
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L'histoire riche et mouvementée de la Tunisie est marquée par un mélange de cultures et de civilisations, notamment punique, romaine, berbères, arabe, turque, française et italienne qui s'y sont succédées et parfois s'y sont affrontées.
La Tunisie fait partie de l'espace maghrébin qui est un enjeu important dès le XIXe siècle dans les politiques coloniales européennes, elle a souffert de la domination française pendant 75 ans.
Habib Bourguiba
un président autocratique et moderniste
- En 1956, la Tunisie obtient son indépendance avec l’annulation du traité du Bardo (1881), qui établit le protectorat de la France sur la Tunisie.
- Adopter la loi sur le statut personnel et améliorer les statuts des femmes.
- Le droit de vote des femmes et leur droit de se présenter aux élections.
- En 1957 était l’abolition de la monarchie et proclamation de la République par l’Assemblée constituante. Élection du Président de la République, Habib Bourguiba.
- En 1959 était l’approbation de la première constitution instaurant le régime présidentiel.
- En 1975 après avoir amendé la constitution, l’Assemblée nationale proclame Habib Bourguiba président à vie.
- Décembre 1983 – janvier 1984 : Émeutes du pain dans le sud du pays puis à Tunis.
Zine El Abidine Ben Ali
23 ans de règne incontesté
- En 1987, le président Bourguiba est limogé par le Premier ministre, le général Zine El Abidine Ben Ali, qui lui succède.
- Depuis 1990 jusqu’à 2010 : Sévère répression des islamistes, d’Ennahda, des défenseurs des droits humains et des opposants politiques.
- De janvier au juillet 2008 : les habitants du bassin minier de Gafsa, au sud-ouest de la Tunisie, mènent une révolte pacifique et exigent l’ouverture de négociations pour l’avenir de la région. Le gouvernement tunisien répond par une aigue répression.
La révolution
La révolution du peuple tunisien
En 2010 :
- En 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant, s’immole par le feu à Sidi Bouzid. Les habitants de Sidi Bouzid se sont rassemblés pour dénoncer le manque de travail et la cherté de la vie. La rébellion s’est propagée à travers le pays et a été violemment réprimée par les forces gouvernementales.
En 2011 :
- Le 14 Janvier 2011 Le président Ben Ali est renversé du pouvoir et s’enfuit en Arabie saoudite. Mohamed Ghannouchi, son premier ministre, se proclame président par intérim.
- La mobilisation populaire aboutit à la démission du gouvernement de transition.
- Mohamed Ghannouchi a été remplacé par Béji Caïd Essebsi, plusieurs fois ministre sous Habib Bourguiba et Ben Ali, jusqu’à la formation du gouvernement issu des élections de décembre 2011.
- En Mars 2011, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali mis en suspendu en janvier, est dissous. Le parti islamiste Ennahda, interdit depuis 1990, a été légalisé.
- Établir la Commission suprême pour atteindre les objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transformation démocratique. À la fin de la révolution, plus de 200 partis ont été légalisés.
- Élection de l’Assemblée nationale constituante, les premières élections libres de l’histoire du pays – Ennahda domine l’arène politique.
- Le 23 octobre, l’assemblée chargée de rédiger une nouvelle constitution est élue au suffrage universel.
- Le Parti Ennahda (un parti islamique) est arrivé à la barre, et a formé une coalition avec les deux partis arrivés derrière lui : le Congrès pour la République et Ettakatol (Forum démocratique pour le travail et les libertés), et cette troïka dirige le pays jusqu’à l’adoption d’une nouvelle constitution en 2014.
- En Décembre, Moncef Marzouki, militant des droits humains, rentre d’exil après le départ de Ben Ali, l’ANC est élu Marzouki un président de la République. Il nomme Hammadi Jebali (Ennahda) chef du gouvernement et Mustapha ben Jaafar (secrétaire général d’Ettakatol) président d’ANC.
En 2012 :
- En Juin, Création du parti d’opposition anti-islamiste Nidaa Tounes, par Béji Caïd Essebsi.
- Vagues d’assassinats – Crise politique – Dialogue national
En 2013 :
- Février : L’assassinat du défenseur des droits humains Chokri Belaid, dirigeant d’un parti radical de gauche et membre du Front populaire, est suivi d’une grève générale déclenchée par l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) et d’une journée de deuil national.
- Nombreuses manifestations contre Ennahdha, le parti au pouvoir. Le Premier ministre Hamadi Jebali démissionne Il est remplacé par Ali Al-Arayedh, nommé par Ennahda.
- De Juillet au septembre : assassinat du Mohamed Brahmi (Courant populaire) député de gauche. Manifestations contre le régime.
- L’ANC a été suspendu par son président.
- Une grève générale des journalistes dénonçant l’atteinte à la liberté d’expression et aux médias.
- Octobre : 22 partis, dont Ennahdha, signent l’accord du Dialogue national [2] pour préparer les élections et le remplacement du gouvernement à dominante islamiste par des personnalités indépendantes à l’issue des travaux de l’Assemblée constituante.
- Décembre : Mise en place de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) chargée, pour une durée de 4 ans, d’enquêter sur les violations des droits humains, de 1955 à 2013, et d’indemniser les victimes.
- Un compromis et un accord entre islamistes et modernistes pour aboutir à une nouvelle constitution
En 2014 :
- Le 26 janvier, l’Assemblée constituante ratifie la nouvelle constitution (la deuxième en Tunisie).
- En Mars, levée de l’état d’urgence en vigueur depuis le 15 janvier 2011 (à rétablir en juillet après les attentats).
- En Mai, l’Alliance pour la protection de la révolution est dissoute par des militants violents proches d’Ennahda.
- Le 26 octobre, les premières élections législatives faites depuis la révolution, Nidaa Tounès, parti anti-islamiste, arrive en tête.
- Élections présidentielles de décembre : Béji Caïd Essebsi (Nidaa Tounes) est élu président de la république au second tour avec 57 % des voix (42 % pour le président sortant Moncef Marzouki) et Habib Essid (ancien ministre de l’intérieur). Ben Ali) comme Premier ministre.
insécurité
Climat d’insécurité
En 2015 :
- Janvier : Habib Essid, symbole de l’ancien régime, est nommé premier ministre. Forme un gouvernement de coalition (Nidaa Tounes, Ennahda, Afak Tounes).
- Mars-novembre : Attaques sanglantes revendiquées par l’État islamique (EI) ou attribuées à des islamistes radicaux : au musée du Bardo, dans une station balnéaire, puis visant la garde présidentielle. De retour l’état d’urgence.
- Le gouvernement ferme environ 80 mosquées associées au mouvement salafiste.
- Adoption de la loi antiterroriste.
En 2016 :
- Janvier : Des manifestations, sans précédent depuis la révolution, se propagent dans tout le pays après la mort d’un chômeur à Kasserine, protestant contre sa radiation de la liste des nominations dans la fonction publique.
- En Mai, lors de son dixième congrès, Ennahda décide de séparer désormais ses activités politiques et religieuses qui sont menées par des associations.
- Charte de Carthage pour le respect des objectifs de la révolution
- Juillet : Le président de la République réunit 9 partis politiques et 3 organisations nationales qui adoptent le « Pacte de Carthage » fixant les priorités du prochain gouvernement « d’union nationale ». Le Premier ministre Habib Essid est remplacé Youssef Chahed (Nidaa Tounes).
En 2017 :
- Décembre 2016 – janvier 2017 : Nombreuses manifestations contre le chômage et les inégalités et contre le projet de loi « réconciliation économique et financière » prévoyant l’amnistie des personnes condamnées pour corruption.
- Mai : Le chef de l’Instance supérieure indépendante pour les élections démissionne, dénonçant l’impossibilité de mener à bien sa mission de manière impartiale et transparente.
- Juillet : L’unanimité des mesures en faveur des droits des femmes est adoptée par L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
- Septembre : Le Premier ministre complète les ministres de Ben Ali lors d’un remaniement gouvernemental.
- En Décembre, la signature d’un appel contre “l’attaque anti-démocratique” par des intellectuels et militants, estimant que les acquis de la révolution sont menacés par le retour des pratiques du régime de Ben Ali.
- L’Assemblée des représentants du peuple a approuvé un budget d’austérité pour 2018.
- Le peuple rupture les responsables politiques – les listes indépendantes ont réussi aux élections municipales
En 2018
- Janvier-février : Manifestations contre les mesures d’austérité, les hausses de prix, les taxes et les impôts sévèrement réprimées par la police.
- Mars : L’ARP refuse de prolonger le mandat de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).
- 6 mai : Premières élections municipales depuis la révolution, marquées par une forte abstention (66,3 %), les bons résultats des listes indépendantes et le recul des partis traditionnels.
En 2019
- Janvier : Grève générale des salariés de la fonction publique organisée par l’Union générale tunisienne du travail.
- Mars : La Commission Vérité et Dignité présente son rapport aux représentants de la société civile en l’absence des représentants de l’État. D’ici 4 ans, elle aura recueilli 62 000 plaintes et porté 174 dossiers devant la justice.
- Juillet : Mort du président Béji Caïd Essebsi. Le président de l’ARP assure l’intérim.
- Élections à la présidence de la République du Kais Saïd avec un fort soutien populaire
- Octobre : Elections législatives : Forte baisse de la participation et déclin des partis traditionnels, dont Ennahda qui reste le parti leader de l’ARP.
- Élections présidentielles : Kais Saied est élu Président de la République au second tour, avec 72,7 % des suffrages. Taux de participation : 55 %.
- Novembre : Le parti ARP élit Rached Ghannouchi, le leader historique d’Ennahda, pour le diriger.
- Impasse politique – affrontement entre le président de la République, le chef du governement et le parti ARP
En 2020 :
- Février-septembre : Après plusieurs remaniements ministériels dus au désaccord entre Rashid Ghannouchi et Qais Said, Hicham Al-Mechichi (indépendant) est nommé le chef du gouvernement.
- Juin : Publication du rapport final de la Commission Vérité et Dignité sur les violations des droits humains en Tunisie de 1955 à 2013 dans un numéro spécial du Journal Officiel de la République Tunisienne(JORT).
En 2021 :
- Janvier : Hichem Mechichi effectue un remaniement ministériel.
- Le président Saïd refuse de prêter serment aux ministres accusés de corruption.
- Une grave crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, qui affecte la santé de la population et l’activité économique, notamment touristique. Une soixantaine d’organisations non gouvernementales (ONG) ont annoncé leur intention de porter plainte contre le cef de gouvernement Hicham El Mechichi face à la répression.
- Avril : Le président de la République refuse de ratifier le projet de loi portant création de la Cour constitutionnelle
- Juillet : Le Centre judiciaire et financier ouvre une enquête sur le financement de la campagne électorale de 2019 des trois principaux partis soupçonnés de recevoir des financements de l’étranger.
- Le président Kais Saied établit un régime d’exception
- Discussion sur la légalité des mesures prises par le président Saied
- 25 juillet : Après une journée de manifestations, Kais Saied suspend le Parlement et assume ses pleins pouvoirs.
- Le chef de gouvernement Rachid Ghannouchi se fait passer pour le garant des institutions.
- Kais Saïd ordonne la fermeture de la chaîne qatarie Al-Jazeera en Tunisie et expulse tous ses journalistes.
- Septembre-décembre : Kais Saied prolonge les mesures d’urgence et suspend plusieurs articles de la constitution afin de mettre en œuvre des réformes politiques.
- Dissolution de l’Organe intérimaire chargé du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL).
- Nomination de Najla Boden au poste de chefe de gouvernement chargée de rétablir la confiance et de lutter contre la corruption.
- L’annonce des élections législatives du 17 décembre 2022, sur la base d’une nouvelle loi électorale et le référendum du 25 juillet 2022 sur les réformes constitutionnelles.
- Moncef Marzouki, l’ancien président tunisien qui a critiqué la confiscation des pouvoirs de Kais Saied, a été condamné par contumace à 4 ans de prison pour atteinte à la sécurité extérieure de l’État.
- L’Union générale tunisienne du travail appelle à un dialogue national.
- Libertés suspendues, la tyrannie jure
En 2022 :
- Janvier : Manifestations de soutien et d’opposition à la présidence. Un mort lors d’une manifestation contre le président Saïd, réprimée par la police. Reporters sans frontières et Human Rights Watch mettent en garde contre les violations des droits de la presse et des droits humains en Tunisie.
- La démission de Nadia Okacha, directrice de cabinet depuis deux ans, en raison d’un désaccord avec le président.
- Février : Le Conseil supérieur de la magistrature est dissous et le président Saïd forme un conseil provisoire. La plupart des membres de l’ARP soutiennent le président Saïd.
- Le président Saïd annonce le lancement d’une “consultation populaire nationale à travers une plateforme électronique”. Rachid Ghannouchi reconfigure le bureau politique de son parti Ennahda.
- Alerte concernant les pénuries de certaines denrées alimentaires, dont le blé, en raison de la guerre en Ukraine.
- 31 mars : Après que 120 députés ont organisé une session virtuelle du parlement pour annuler les mesures exceptionnelles prises par Kais Saied ces derniers mois, le président Saied a annoncé la dissolution du Parlement et l’ouverture d’une enquête judiciaire pour atteinte à la sûreté de l’Etat.